L’aventure de cyclisme ultime dans les Grisons

J’aime le bicke­pa­cking – et les cir­cuits de plu­sieurs jours. La sen­sa­tion que pro­cure l’idée de pou­voir conti­nuer à rou­ler et de ne pas devoir retour­ner le jour-même au point de départ est pal­pi­tante et ouvre de nou­veaux hori­zons. Par exemple, tu peux rou­ler presque à l’infini, par monts et par vaux. Quand j’ai enten­du par­ler du nou­veau cir­cuit«Alpine Circle Bike-Tour » dans les Gri­sons, j’étais tout feu tout flamme.

Le concept est à la fois simple et bien pen­sé : grâce à un accès aisé aux trans­ports en com­mun et aux nom­breuses décou­vertes que pro­posent les cir­cuits d’un jour, débu­tants et cyclistes expé­ri­men­tés trou­ve­ront leur bon­heur. Mère d’une fille de 15 mois et avec un com­pa­gnon lui aus­si fou de cyclisme, je vou­lais sur­tout savoir si je pou­vais aus­si faire un cir­cuit de plu­sieurs jours en famille. Et en pro­fi­ter plei­ne­ment.

C’est l’Alpine Circle Bike-Tour qui a ren­du cela pos­sible. Nous avons fait cer­taines par­ties du par­cours ensemble en VTT, et nous en avons fait d’autres avec Car­Pos­tal ou en train avec notre fille. Par­fois, nous nous sépa­rions, et l’un de nous deux pro­fi­tait seul du bon air à vélo. Et puis, les Gri­sons pos­sèdent quelques-uns des meilleurs trails de VTT du monde et offrent des pay­sages épous­tou­flants – le par­cours en a été une expé­rience d’autant plus pal­pi­tante.

Jour 1 – Glaciers et glace à la vanille à St. Moritz

Qu’il y ait un pump track tout près de la gare de Pon­tre­si­na, à côté de l’auberge de jeu­nesse, ce n’est pas un hasard. Je fais quelques pumps pour m’échauffer et ma fille Romy, qui m’accompagne aujourd’hui dans mon cir­cuit, fait des châ­teaux de sable dans le ter­rain de bea­ch­vol­ley en atten­dant. Après les échauf­fe­ments, nous nous enga­geons sur des che­mins étroits, par­fois du gra­vier, par­fois du trail, pour mon­ter jusqu’au Mor­te­ratsch. Un très beau pano­ra­ma. Les seg­ments de trail ne sont pas vrai­ment dif­fi­ciles, mais ils sont étroits, et ils ne peuvent être emprun­tés qu’avec une remorque pour enfants à un essieu. Sur le che­min qui redes­cend vers l’auberge de jeu­nesse de St. Moritz, nous nous sommes arrê­tées pour man­ger une glace devant le superbe lac de Staz. C’est ce que j’appelle un bon départ.

Jour 2 – Flux ascendant de 1000 mètres de dénivelé au-dessus du col de la Scaletta

Comme la jour­née com­mence sous la pluie et dans le froid, nous chan­geons de plan. Romy ne m’ac­com­pa­gne­ra pas sur les pre­miers kilo­mètres le long de l’Inn. Bien­tôt, je bifurque de toute façon et m’é­lance sur 1000 mètres de déni­ve­lé raide, mais presque flow avec la forme phy­sique néces­saire, jus­qu’au Sca­let­ta­pass. Plus je monte, plus c’est calme. Le trail me mène à tra­vers de magni­fiques hautes val­lées avec des rivières de mon­tagne bruyantes et à tra­vers des prai­ries vertes.

Les som­mets sont embru­més. Mais ça ne me dérange pas, car la des­cente tech­nique sur la pierre mouillée me demande toute ma concen­tra­tion et m’arrache même un sou­rire, mal­gré la météo. Une fois arri­vée à Davos, je jette un coup d’œil en arrière et mon sou­rire s’élargit. C’est une expé­rience unique de pas­ser d’une val­lée à l’autre, et je vis ce par­cours en VTT comme une véri­table aven­ture.

Jour 3 – Parcours épique sur 40 km de l’Alps Epic Trail

Pour la jour­née d’aujourd’hui comme pour les pré­cé­dentes, j’ai choi­si la « variante pour experts », car je ne veux en aucun cas man­quer le légen­daire Alps Epic Trail. Et là, je cra­pa­hute sur 600 mètres de mon­tée sup­plé­men­taires, parce que cet été le télé­phé­rique qui mène au Jakob­shorn ne va que jusqu’à la sta­tion du milieu – mais je le fais volon­tiers. Per­sonne à part moi ne semble avoir eu cette idée, alors je suis la seule et unique cycliste sur la piste. Je pro­fite plei­ne­ment de la paix et de la magie de ce trail. Il est varié et long, ser­pen­tant le long de la pente et sem­blant se pro­lon­ger à l’infini. Après ce qui m’a paru une éter­ni­té, j’aperçois la Land­was­ser. C’est une vue digne d’un film. Les che­mins de fer rhé­tiques passent le long du trail. Ce bout de par­cours mène à tra­vers des gorges et des tun­nels et sur des via­ducs spec­ta­cu­laires.

Jour 4 – A travers les fabuleuses gorges du Rhin

Le matin du qua­trième jour, la tech­nique de conduite est plus déten­due et passe par de petits vil­lages et des che­mins pano­ra­miques – de Len­ze­rheide jus­qu’à Rei­che­nau. Sur ce tron­çon, on pour­rait aus­si emme­ner sans pro­blème la remorque pour enfants. Mais Romy ne vou­lait pas y aller. Elle était trop occu­pée avec les chèvres de bébé dans le jar­din du voi­sin, la super belle auberge de jeu­nesse de Val­bel­la.

Depuis Rei­che­nau, l’i­ti­né­raire sur­plombe les gorges du Rhin jus­qu’à Valen­das. Il faut abso­lu­ment faire une pause à la pla­te­forme pano­ra­mique peu avant Ver­sam et lais­ser le regard vaga­bon­der sur les gorges. C’est à juste titre qu’on les appelle le Grand Canyon suisse. Le soir, je tombe tout heu­reux dans mon lit de camp à l’au­berge de jeu­nesse wellnessHostel3000 de Laax. Quelle auberge sty­lée – qua­si­ment une auberge de jeu­nesse 2.0.

Jour 5 – Un bout de chemin reposant jusque Coire

Bir­cher­mues­li et fenêtre pano­ra­mique, c’est la recette du déli­cieux déjeu­ner du matin sui­vant. Les lacs de bai­gnade de Flims valent aus­si le détour. Si tu as le temps, passe ton cir­cuit en revue au lac de Cau­ma lors de ton der­nier jour. Heu­reu­se­ment, le par­cours d’aujourd’hui passe par beau­coup de petits trails tran­quilles qui des­cendent vers Coire. Ce sont sur­tout les der­niers seg­ments de route, le long du Rhin, qui font très plai­sir. De quoi ter­mi­ner en beau­té !

En résumé :

L’Alpine Circle Bike-Tour est l’occasion rêvée pour celles et ceux qui manquent encore d’expérience dans les par­cours de plu­sieurs jours et qui n’ont pas le temps de faire des plans détaillés. C’est aus­si un très bon par­cours pour les groupes et les familles au niveau inégal et pour celles et ceux qui recherchent des trails de VTT fluides et pas trop tech­niques. Il y en a pour tout le monde. J’attends avec impa­tience de faire ce par­cours avec Romy dans quelques années.

Une nouvelle facette d’Interlaken